Dépendants
Tout artifice apporte un avantage, réel ou subjectif, sinon on ne l’aurait pas instauré. Par exemple, le pressage du raisin et la vinification permettent de conserver le jus de raisin sur de très longues périodes. Le vin présente donc, au-delà de sa valeur rituelle, un avantage objectif, notamment en l’absence de réfrigérateur.
L’absorption importante d’alcool, non prévue génétiquement, a pourtant des conséquences graves sur la santé. À la dépendance directe d’un moyen de conservation dont la suppression serait désavantageuse, s’ajoute une dépendance due aux effets pervers, par suite de l’inadaptation génétique du cerveau à supporter des taux sanguins d’alcool élevés.
Il faut donc distinguer deux classes de dépendances : une dépendance du premier type liée simplement aux avantages de l’artifice et à la perte que représente sa suppression ; et une dépendance liée à ses effets pervers, qui met en jeu des mécanismes neurophysiologiques dont la nocivité est manifeste, et peut constituer une addiction. L’examen de tout artifice devra se faire au regard de ces deux composantes.