Désordres écologiques

Les désordres environnementaux sont généralement conçus comme une conséquence des activités propres à la civilisation, et celle-ci comme le résultat d’une évolution inéluctable de la culture.

Nous avons tendance à placer notre culture occidentale au sommet de toutes les cultures, à la concevoir comme une sorte d’accomplissement des potentialités propres à la nature humaine. L’écogénétique humaine pose au contraire la question d’une origine psychopathologique de cette forme de progrès. Certains désordres psychiques, dont il reste à délimiter précisément les contours, seraient la cause des désordres environnementaux.

Les désordres environnementaux apparaissent alors comme autant de symptômes des désordres psychiques propres au civilisé et peuvent servir d’indices pour rechercher la teneur exacte de ces désordres. Chaque fois qu’il y a désordre dans l’environnement de l’homme, il s’agit de rechercher quelles sont les singularités psychologiques qui l’ont initié et continuent à nous en rendre dépendants. Puis à trancher entre soit un déterminisme génétique qui ferait de nous les tributaires inévitables de telle singularité, soit un déterminisme culturel qui en serait la cause première.

Ainsi se trace une voie de recherche réunissant à la fois l’écologie, la biologie et la psychologie, et remettant en cause toutes nos valeurs – ou nos tares culturelles – au regard des dommages environnementaux dont nous sommes les malheureux artisans…