La majorité des humains

Le problème écologique est plus qu’un problème de majorité politique. Avec la prolifération de l’humanité, il suffira qu’une minorité continue à polluer les mers et l’atmosphère pour que la catastrophe soit irréversible. Malencontreusement, cette pollution se perpètre en grande partie dans la vie privée, ou derrière les frontières d’un État, de sorte que des décisions internationales ne pourront pas forcément ramener tous les acteurs à la raison.

La seule solution consiste à créer une prise de conscience générale qui amène chacun à voir objectivement l’inanité des comportements directement ou indirectement destructeurs de l’environnement. Peut-être faudra-t-il friser de près la débâcle, voir des pays entiers souffrir de sécheresse et d’autres intempéries, des populations mourir de faim et menacer les mieux nantis, la radioactivité galopante condamner de vastes zones, le ciel s’assombrir à force de combustions irréfléchies au point de mettre en péril toutes les cultures de la planète jusqu’au jardin familial…

Il faut bien souvent la cruauté des situations concrètes pour que l’esprit humain se décide à revoir ses position. Mais souffrir sans comprendre ne fait guère évoluer la conscience. Les pires souffrances n’auront pas grande utilité si les causes de la débâcle ne sont pas clairement établies. Or, ces causes se trouvent précisément dans l’esprit de l’homme « civilisé ».

Nous ne nous en sortirons pas, à longue échéance, sans remettre en question le fonctionnement psychoaffectif propre à notre forme d’acculturation, ni remonter à ses racines à la fois inconscientes et historiques…