L’absence de tout prédateur qui s’en prenne à l’espèce humaine
L’homme est l’une des dernières créatures de l’évolution. Peu de prédateurs ont eu l’occasion de s’adapter à ses caractéristiques, à part quelques parasites comme les poux, les puces, les vers intestinaux, de nombreuses bactéries, etc.
La peste noire, transmise probablement par les puces des rats transportés par les bateaux, a provoqué la disparition de près de la moitié de la population en Europe au XIVème siècle. Bien d’autres épidémies avaient déjà fait des ravages dès l’Antiquité, toujours en rapport avec des périodes de famine affaiblissant les populations. Il est donc faux de dire que l’homme n’a pas de prédateur. On peut seulement affirmer qu’il n’a pas de prédateur visible (ou macroscopique).
Dans tout écosystème, la croissance exagérée d’une population provoque son affaiblissement par manque de ressources, ainsi qu’une plus grande probabilité d’attaques par les prédateurs existants, ces derniers pouvant également se multiplier lorsque les proies sont plus nombreuses. Il se produit ainsi des oscillations entre les périodes de croissance et de décroissance des populations respectives.
Des mécanismes semblables règlent les rapports entre la population humaine et les attaques bactériennes et virales. Ils ne semblent pas, jusqu’ici, avoir suffi pour réguler la croissance démographique en fonction des ressources disponibles. Les progrès des rendements agricoles peuvent expliquer ce retard : l’abondance alimentaire a évité un affaiblissement des organismes, avec par ailleurs la progression des techniques vaccinales, de sorte qu’aucune épidémie majeure ne s’est produite depuis celle de la grippe espagnole, responsable de quelque 30 millions de morts.
Malgré les drames humains que représentent ces fléaux, ils ne sont de loin pas suffisants pour contrer l’explosion démographique encore en cours. La grippe espagnole n’a par exemple touché que 3 % de la population mondiale de l’époque. Le VIH est jusqu’ici responsable de la disparition de 0,3 % de la population actuelle (24 millions de personnes).
On peut, à l’aune de ces tristes moments de l’histoire, mesurer l’importance des drames humains que représenterait une nouvelle pandémie susceptible de réduire la population mondiale au pro rata des ressources renouvelables. La raréfaction des ressources alimentaires qui menace cette fois l’ensemble de la population mondiale pourrait provoquer des disettes ouvrant la voie à une hécatombe sans précédent. On ose à peine imaginer le bilan en souffrances d’un fléau qui soit en mesure d’adapter la population à ce qui restera de l’environnement d’ici quelques générations.
Il nous appartient de tout faire pour en dispenser les générations futures…