Conformisme
Autant dire que l’imitation est un processus inné.
Tout est pour le mieux aussi longtemps que les comportements types d’une société sont bénéfiques. Le bilan s’inverse lorsqu’ils sont nocifs. C’est bien ce qui se produit dans une société comme la nôtre : les comportements consuméristes dégradent à grande vitesse le biotope planétaire, mieux vaudrait ne pas les imiter !
Malheureusement, l’instinct d’imitation prend toutes sortes de formes, par exemple : il a un beau 4/4, je veux aussi mon 4/4 ; il gagne un gros salaire en travaillant dans une station offshore, je vais aussi postuler ; les Américains exploitent le gaz de schiste, nous devrions aussi l’exploiter… L’esprit de compétition, de concurrence, de facilité, de comparaison, entre individus comme entre nations, sont sous bien des aspects des avatars de cet instinct primaire. Il faut d’urgence que nous nous débarrassions de ce (faux) besoin de faire comme les autres, et que nous le remplacions par une attitude critique face à ce que nous imitons.
Ce sont évidemment les différents paramètres du fonctionnement psychique qui règlent l’expression d’un instinct. La même question se pose donc pour la tendance à reproduire les comportements des autres : cette tendance, telle que nous la ressentons ou l’observons autour de nous, est-elle conforme aux données innées de nos psychismes, ou le produit de dysfonctionnements qui mériteraient alors de passer dans le collimateur de l’écogénétique humaine ? Dans un monde en perdition, nous devons nous méfier de nos instincts les plus archaïques…
On connaît depuis longtemps les dangers du conformisme, comme en témoigne la célèbre farce de Panurge. Aujourd’hui, ce n’est pas un bain froid qui attend l’humanité moutonnière, mais un désert de sable, et le choc risque d’être plus rude…