Un faisceau de « cultures pro-génétiques »

Il n’y a bien sûr pas qu’une seule culture qui corresponde à nos potentialités génétiques. Le critère qui caractérise une culture pro-génétique est qu’elle ne produit pas de traumatisme, pas de frustration douloureuse, pas de conflits internes chez les individus, ni externes entre des individus ou entre des groupes.

Ces conditions sont réalisées si les contraintes imposées par la culture n’empêchent pas les individus de réaliser pleinement leurs besoins fondamentaux, cela sur tous les plans : alimentation, relations, amour, sexualité, créativité, sécurité, structuration psychique, vie spirituelle, etc. Ces différents besoins sont déterminés génétiquement, mais peuvent être satisfaits de différentes manières. C’est pourquoi l’on peut parler d’un faisceau de cultures pro-génétiques.

Une culture comme la nôtre ne fait manifestement pas partie de ce faisceau, au vu des conflits internes et externes qu’elle induit dès le plus jeune âge. Certains d’entre eux ont été entrevus par la psychologie et la psychanalyse, comme l’attachement à la mère, les régressions au stade oral ou anal, le complexe d’œdipe, les névroses d’angoisse. D’autres sont encore à décrypter, par exemple ceux qui touchent à l’hypertrophie de l’ego, au décri de la vie spirituelle, à l’image ambivalente de la sexualité, à la dévalorisation du paranormal, etc.

Les concepts « pro-génétique » et « anti-génétique » nous renvoient à la nécessité de définir un fonctionnement « normal » du psychisme non pas au sens de conforme à la norme, mais un fonctionnement « normal » au sens de « naturel », c’est-à-dire compatible avec les données génétiques.

Le rapport avec le problème environnemental tient à l’hypothèse selon laquelle une culture pro-génétique entraînerait beaucoup moins de désordres écologiques, voire aucun. Une telle hypothèse est compatible avec les lois de la co-évolution : on peut espérer que les données génétiques du psychisme soient constituées de manière à ce que les comportements humains naturels ne portent pas de préjudice significatif à l’environnement.

Il reste bien entendu le problème incontournable de la prolifération de l’espèce. Des comportements respectueux de l’environnement, dès l’instant où le nombre des individus dépasse un certain seuil, exercent inévitablement des nuisances. La question reste de savoir si la prolifération débridée à laquelle nous assistons depuis des décennies est un processus normal, au sens de naturel, ou au contraire une conséquence de certains désordres perturbant le fonctionnement psychique, tout particulièrement le fonctionnement psychosexuel (corrélé à la probabilité des conceptions).

Ces problèmes sont délicats, difficiles, complexes, mais ce n’est pas en les laissant dans l’ombre que la situation va s’améliorer…