Intimement lié au fonctionnement du psychisme humain

Nos représentations, nos raisonnements et nos décisions sont à la base de tous nos comportements. Nos prises de position dépendent directement du fonctionnement de notre psychisme, notamment de notre état psycho-affectif. Nos inclinations, nos passions, nos détestations, nos angoisses déterminent largement nos choix. La pensée sociale est loin de coïncider avec la pensée logique, et c’était sans doute encore plus vrai au moment où s’établissaient les bases de notre culture, avant que le rationalisme ne prenne la main sur les croyances religieuses ou autres.

Par exemple, la façon de concevoir le « progrès » est en rapport direct avec un besoin de sécurité, une tendance à fuir l’effort, une prédisposition ludique, un culte du rendement, un esprit de compétition, et bien d’autres aspects de notre monde intérieur. Or, nos inclinations sont largement gouvernées par la pensée et l’émotion, de manière le plus souvent inconsciente. S’il y a une modification de cet état intérieur, sous l’effet de causes quelconques, et si cette modification touche tous les membres de la communauté humaine, surtout si le processus n’est pas verbalisé, elle produit inévitablement un infléchissement des tendances à l’échelle des populations. De tels infléchissements finissent par s’inscrire dans les habitudes, les jugements, les croyances, les normes, c’est-à-dire par transformer la culture.

Ces changements se faisant lentement, et se transmettant aux jeunes générations sous forme d’évidences, le cours de l’histoire tout entier s’infléchit sans que personne ne s’en aperçoive. Les historiens eux-mêmes considèrent les transformations comme une forme d’évolution, liée à la nature des choses, sans s’inquiéter de savoir quels facteurs de troubles fonctionnels du psychisme pourraient les expliquer.

En fait, l’humanité entière se trouve comme dans un bateau à la dérive, sans s’apercevoir que des courants sous-marins le font changer de cap et l’amènent insidieusement au naufrage. Il y a là un travail de recherche très difficile à réaliser : il ne s’agit pas de prendre en compte des facteurs que l’on connaît, mais de chercher d’abord quels sont les facteurs encore inconnus ou occultés qui doivent être pris en compte… C’est à cette tâche délicate et essentielle que l’écogénétique humaine entend consacrer ses efforts…