La raréfaction des ressources
Situation dérisoire s’il en est : l’homme, la plus évoluée des créatures, ne trouverait pour freiner sa prolifération et limiter la destruction de son biotope, que la destruction de son biotope. Triste tautologie que les animaux les moins évolués appliquent déjà malgré eux…
Il est vrai que l’homme n’a pas de prédateur. Il est donc contraint de se faire son propre prédateur. C’est en détruisant son milieu qu’il parviendrait à limiter la destruction de son milieu… Là encore, l’écophilosophie en prend un coup !
Non, il faut sortir de ces considérations oiseuses et commencer par se demander pour quelles raisons nous en sommes arrivés là. Tout phénomène a une ou plusieurs causes. Le cul-de-sac de l’évolution que serait l’espèce humaine doit en avoir une ou plusieurs qu’il est urgent d’examiner, avant que la planète soit définitivement inhabitable.
Il serait bien naïf de croire sur parole nos démographes modernes, ils n’ont pas tous les éléments en mains. La prolifération de notre espèce dépend de nombreux facteurs, en particulier de la manière dont nous nous reproduisons. Or, rien n’est plus complexe que le problème sexuel, comme l’a abondamment démontré la psychanalyse. Comme le démontrent également les difficultés en tous genres qui marquent nos élans amoureux et nos vies de couple. Il y a manifestement quelque chose qui ne colle pas, et que nous gagnerions sur tous les plans à tirer au clair.
Lorsqu’on se heurte à un problème insoluble, le mieux est de prendre un peu de recul, et de chercher la solution là où elle n’a pas encore été cherchée. Les démographes ont négligé le problème de la sexualité en rapport avec l’explosion démographique. Quelques chercheurs ont certes établi statistiquement des corrélations entre les taux de natalité et l’âge des premiers rapports, le multipartenariat, ou l’accès aux contraceptifs.
Mais ils sont passés à côté de l’essentiel : les pulsions amoureuses et sexuelles naturelles peuvent être perturbées par toutes sortes de facteurs culturels. Bien imprudent serait le chercheur qui affirmerait aujourd’hui tout savoir sur la sexualité humaine. La distinction entre pulsions naturelles et pulsions déviées par la culture n’a été faite que par la psychanalyse. Conclusion générale : la morale actuelle aurait pour conséquence la névrose endémique…
De quoi se poser un instant et se demander ce que devrait être une sexualité naturelle, conforme aux données de la nature humaine. Sait-on jamais : cette sexualité-là pourrait impliquer certains mécanismes de régulation capables de freiner la prolifération de l’espèce lorsque les circonstances sont défavorables…
Pure utopie diront certains. La plupart des découvertes et des progrès technologiques ont été réalisés à travers des utopies. Pensons à Jules Verne et son voyage sur la lune… Gageons que l’utopie nous réserve en matière de sexualité des découvertes qui pourraient changer en profondeur les mécanismes démographiques, voire l’avenir de l’humanité et pas seulement le sort de quelques astronautes.
Les souffrances impensables que laisse prévoir une dégradation de la biosphère, la multitude des hommes, des femmes et des enfants concernés, valent bien tous les efforts que nous pourrons faire dans ce sens…