L’écologie traditionnelle ne s’intéresse guère aux facteurs psychologiques, voir psychopathologiques
Ce n’est pas par hasard que le fonctionnement psychique humain n’est pas mis fondamentalement en cause. Il y a bien quelques écologistes qui attribuent la dérive consumériste à l’avidité ou à l’égoïsme. Mais ces défauts sont alors considérés comme des aspects malheureux de la nature humaine.
L’écogénétique humaine fait un pas de plus, non seulement en recherchant plus systématiquement les tendances psychologiques génératrices des comportements destructeurs de l’environnement, mais en centrant ses recherches sur l’origine profonde de ces tendances.
Ce pas n’est généralement pas franchi, car il revient à postuler que le fonctionnement « normal » de l’être humain tel que nous le connaissons, n’est normal qu’au sens de « majoritaire », et non au sens de « naturel ». Pourtant, le fait que l’immense majorité des humains fonctionne d’une manière analogue n’est pas nécessairement une preuve de fonctionnement naturel. Certains facteurs omniprésents peuvent déterminer chez tous les individus des dysfonctionnements qui finissent par s’inscrire dans la culture sous l’étiquette de la normalité.
Il s’agit donc de définir des méthodes d’observation ou d’expérimentation qui permettent de mettre ces dysfonctionnements en évidence. Puis de déterminer quelles causes ont été dans l’histoire, ou sont dans le présent, à l’origine de ces dysfonctionnements. Et dans un troisième temps de les faire connaître à plus grande échelle dans l’espoir qu’une prise de conscience générale finisse par ralentir les dégradations de l’environnement.
Certains considéreront cette démarche comme utopique, naïve, spéculative, vouée à un échec certain… Il n’y a pourtant guère d’autre solution pour enrayer à long terme et à l’échelle planétaire les mécanismes infernaux qui nous emmènent à la catastrophe. On ne guérit pas une maladie sans en connaître les causes.